Site du Peintre Lyonnais Jean Scohy 1824_1897
Proposé par les descendants de sa famille, à l'issue de la célébration du bicentenaire du peintre

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Jean Scohy et l'église de Villette
Lorsque Jean Scohy est venu régulièrement à Villette vers 1860, il était logé dans l’ancien prieuré donc tout à côté de l’église.
L’ancien prieuré
Cet édifice pansait tout juste les démolitions dont il avait été l’objet pendant la Révolution (boiseries martelées, clocher raccourci..) et au début du XIXe siècle.
En effet, l’église avait subi de grosses transformations puisque, le prieuré sud ayant été déclaré Bien National, sa démolition a permis d’agrandir l’église en lui adjoignant une nouvelle travée dont la construction constitue le symétrique des chapelles du XVe siècle. L’harmonie du bâtiment est conservée ainsi que la galonnière dont les piliers ont peut-être été réhaussés à cette occasion. Cet agrandissement correspondait aux besoins de la paroisse dont la population a augmenté tout au long du XIXe siècle pour atteindre 800 habitants qui avaient l’habitude de fréquenter l’église régulièrement. A cette époque, les paroisses jouaient un rôle social important puisque les confréries comme celle du Saint Sacrement tenaient lieu de secours mutuel avant la laïcisation de tous les organismes caritatifs. La commune, nouvellement créée était suffisamment pauvre pour ne pas envisager de raser complètement l’église pour édifier un vaste bâtiment comme ce fut le cas dans de nombreuses communes voisines (Chalamont par exemple).
On peut supposer qu’à l’arrivée de jean Scohy, l’essentiel des travaux extérieurs étaient terminés non sans un litige avec le nouvel organisme napoléonien des Ponts et Chaussées qui, en construisant la nouvelle route impériale traversant tout le village, aurait déstabilisé l’église. En revanche, les aménagements intérieurs étaient sans doute succincts et le peintre a pu trouver un chantier qui, sans atteindre les dimensions de la Bourse de Lyon, pouvait susciter sa créativité.
Sans doute, Jean Scohy, de sensibilité plutôt radicale, n’était-il pas investi dans la peinture religieuse comme certains de ses collègues lyonnais comme Louis Jammot, surnommé « le poète de l’âme » mais sans doute était-il pétri de la piété populaire qui a marqué tout le XIXe siècle.
Le choix des sujets représentés fait preuve d’une bonne connaissance de la vie religieuse et de l’histoire Sainte.
Selon les spécialistes, les peintures murales exécutées par Jean Scohy sont réalisées après la pose d’une couche d’un enduit rosé que l’on retrouve dans toute l’église.
Le pinceau de Jean Scohy dans l’église a choisi deux supports différents : des huiles sur toile et des peintures murales.


Les peintures murales
Les peintures murales sont surtout développées dans le chœur et sur les arcs romans.
Au-dessus des stalles, deux peintures de grand format sont en vis-à-vis : l’ascension et l’assomption.
L’assomption de la Vierge et l’ascension du Christ
L’ovale et les entrelacs qui font ressortir le centre du motif sont très heureux. L’ascension avec la pureté du jaune qui entoure la personne du Christ est tout à fait conforme au récit biblique avec la tête des apôtres tournée vers le ciel : « Hommes de Galilée, pourquoi lever la tête ? »
Le tableau de l’assomption rend compte du mystère qui entoure l’événement, la Vierge, contrairement au Christ ne s’est pas élevée au ciel, elle s’est endormie et elle a été portée par les anges abondamment représentés sur la peinture. La Reine du ciel repose son pied sur un croissant de lune. Le bleu identique des manteaux du Christ et de sa mère indique que leur place est dans le ciel pour l’éternité.
La voûte du chœur est recouverte d’un bleu couvert d’étoiles ainsi que le plafond de la première chapelle.
La peinture de la voûte romane qui regarde vers les fidèles est particulièrement soignée et intégrée dans la liturgie puisque les anges déroulent des phylactères sur lesquels on peut lire : Adoro te devote, latens Deitas, quæ sub his figuris vere latitas. Ce sont les paroles du psaume attribué à Saint-Thomas célébrant le mystère de l’union avec Dieu dans l’eucharistie : « Je t'adore dévotement, Dieu caché Qui sous ces apparences vraiment prends corps, À Toi, mon cœur tout entier se soumet Parce qu'à te contempler, tout entier il s'abandonne ».
Aux deux extrémités du chœur, la partie interne des arcs transcrit des paroles fortes de la bible, le début de l’Évangile de Jean ; « au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu » et « Tu aimeras ton Seigneur de tout ton cœur et tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Les huiles sur toiles
Les quatre peintures du chœur ont été conçues en arc-de-cercle pour s’intégrer dans les boiseries qui surmontent les stalles. Elles retracent 4 épisodes de la vie du Christ depuis l’annonciation, la nativité, la Samaritaine et la résurrection
L’annonciation La résurrection
Marie et l’ange Gabriel ont des visages très fins et éclairés. Le lys tenu par l’ange symbolise la pureté de Marie
Les bras des anges et de Marie-Madeleine se dirigent vers le Christ ressuscité qui a pris l’apparence d’un jardinier avec sa bêche. Son geste de refus montre qu’il n’appartient plus au même monde comme le prouve le gris de son manteau.
La Samaritaine La nativité
La Vierge dans la crèche a le même visage que dans le tableau de l’annonciation. Le peintre reprend les traits caractéristiques du visage de sa fille (cf). Le bleu des vêtements de Marie et du Christ symbolise leur vocation divine.
Deux tableaux de plus grande dimension décorent les chapelles
Saint Antoine du désert
Saint Antoine le Grand était un ermite égyptien qui vécut au IIIe siècle après. J-C.
On raconte que le Saint était constamment persécuté par des visions d’où les célèbres tentations de Saint Antoine qui se traduisent par le visage tourmenté du Saint.
C’est un saint guérisseur avec de grandes capacités thaumaturgiques.
Il guérit le « feu de saint Antoine »(le zona) grâce à la graisse de porc
avec lequel il est représenté.
Mais au cours des siècles Saint Antoine a été souvent invoqué aussi contre la peste ou contre la lèpre.
Saint Antoine est représenté avec un bâton en forme de T, utilisé pour guérir de la lèpre.
La déploration du Christ
La déploration présente le corps du Christ mort et descendu de la croix devant sa mère qui,
soutenue par les anges, s’abandonne à sa douleur.
Cette vierge représente les pietas susceptible de prendre en charge la souffrance des fidèles.

Les arcs Romans peints par J.Scohy (M.minck)
« au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu » et « Tu aimeras ton Seigneur de tout ton cœur et tu aimeras ton prochain comme toi-même »
