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Histoire de la vie du Peintre

 

 

“Scohy nous a laissé de lui un bel autoportrait peint à 62 ans.

Il lui reste 10 ans à vivre, dix années de peinture de la vie qui l’entoure

et de celle de ses petits-enfants.

C’est le portrait d’un homme sage, profond, sûr de lui,

qui a consacré sa vie entière à une peinture exprimant

avec talent la mesure et la paix” Jacques Chabot. (1)

 

 

Son petit-fils, Georges Chabot, a publié en 1952, dans “Visages de l’Ain”, quelques souvenirs de son grand-père auxquels il est intéressant de se référer puisqu’il s’agit de souvenirs issus de la tradition orale familiale. Georges Chabot avait 7 ans à la mort de son grand-père.

 

Jean Scohy est né à Lyon d’une famille ayant pour origine des négociants en soieries belges. Son père, Dieudonné Scohy, né en 1786, était négociant en soieries ; il a installé un entrepôt (une usine ?) à la Guillotière car, après avoir fait de nombreux allers et retours en Lyon et la Belgique, il s’est fixé à Lyon où il a épousé Catherine Tabardet en 1820.

Jean Scohy, très doué, couvrait de dessins ses cahiers de classe, A 14 ans, en 1838, il est admis comme élève de Claude Bonnefond, peintre lyonnais célèbre, à l'école des Beaux-arts de Lyon. Pour gagner sa vie, il travaille chez des fabricants lyonnais pour créer des modèles de tissus. A ce moment-là, l’école de peinture lyonnaise est très active et Jean Scohy, ayant mis quelques sous de côté, réalise le rêve de sa jeunesse et part pour l’Italie entre 1842 et 1848

Voyage à Rome

Ce voyage avait pour but de rencontrer des peintres de l’école de Rome comme Claude Garnier (architecte de l’Opéra) et pour s’imprégner de toutes les richesses artistiques de ce pays.

Il est revenu de Rome revint « les cartons pleins d’ébauches, attentif à saisir la physionomie d’un visage, les gestes d’un personnage. Rien d’étonnant, dès lors, s’il conquit vite à Lyon la réputation d’un grand portraitiste….La bourgeoisie lyonnaise lui commande des portraits que la que la photographie a détrônés sans les remplacer ». vers galerie de portraits

Voyage à Paris
Il poursuit sa route en allant prendre des leçons dans l’atelier parisien de Bourguereau. Contemporain de J.B. Corot et de l’école de Barbizon, il garde un style très classique peignant aussi bien des allégories mythologiques que des paysages.

Il reste très proche de l’école des Beaux-Arts de Lyon, créée par Napoléon en 1807 et installée dans les mêmes locaux que le musée ce qui favorise l’organisation régulière d’expositions.

La notoriété est venue, de 1842 à 1891, Jean Scohy expose régulièrement aux Salons de Lyon des scènes religieuses et mythologiques, quelques scènes de genre, mais surtout des portraits de commande, genre dans lequel il excelle et qui sont très appréciés des critiques de l'époque. Sans oublier les portraits des membres de sa famille auxquels il apporte beaucoup de soin et de tendresse. vers galerie portraits de famille.On retrouve les traits des visages de sa femme et de ses filles à travers les personnages mythologiques ou religieux qu’il a peint.

Jean Scohy peint et des natures mortes, vers galerie natures mortes  tout en se détachant, comme d’autres peintre lyonnais des contraintes de la fabrique pour faire entrer les couleurs et la lumière dans leurs peintures. « Ils s’orientent vers un traitement tachiste et suggestif, dans lequel le détail perd son importance. La richesse de la matière s’allie à la fulgurance de la couleur »  Patrice Steffan (2). Néanmoins la précision nécessaire pour les tissus permet aux peintres lyonnais de s’adonner à la peinture des fleurs en accordant beaucoup d’importance au rendu des détails comme la fidélité botanique, la fragilité des pétales et le rendu des couleurs. Un salon des fleurs dans le musée des Beaux-Arts va perpétrer cette tradition de peinture florale. vers galerie fleurs

 

Il participe à 2 grands chantiers qui profitent du mécénat des industriels et des édiles lyonnaises. Le Palais du Commerce de Lyon est construit en 1861et Jean Scohy est appelé à décorer la salle d’audience du tribunal de commerce. Le plafond est orné de peintures allégoriques représentant les vertus. L’autre grand chantier est le théâtre de Bellecour dont en 1879 il décore le plafond en collaboration avec son ami Johanny Domer (1833-1896).  voir le plafond de la salle Tony Garnier dans le Palais de la Bourse à Lyon

 

 

En 1866, Jean Scohy se marie à Françoise Logut avec laquelle il a déjà eu une fille, Jeanne qui a 4 ans.

Son tempérament plutôt solitaire et bucolique le pousse vers la peinture paysagère qui lui permet de sortir de son atelier lyonnais. « Tandis que certains de ses amis cherchaient des tons nouveaux, se ralliaient à l’impressionnisme, Jean Scohy restait fidèle aux lignes nettes et bien dessinées, aux couleurs sans bavures »

 

Une parti de chasse à Douvres, va changer la vie du peintre qui va progressivement s’implanter à Villette tout en gardant sa résidence lyonnaise au 31 rue Creuzet jusqu’à sa mort à 74 ans. Délégué d’arrondissement dans le quartier de la Guillotière, il assistera à l’urbanisation rapide de ce quartier dans lequel il possède quelques propriétés issues de l’usine de son père.

C’est une nouvelle page de la vie du peintre qui s’ouvre à Villette-sur-Ain à partir des années 1860

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