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Jean SCOHY

1824-1897

L'eglise de Villette

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Jean Scohy avait été attiré à Villette par la beauté paysage et le caractère paisible de la vie quotidienne villageoise. Bien d’autres avant lui, avaient été attirés par les avantages du site de Villette pour bien d’autres raisons.
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Le site de l’église est particulièrement propice à l’installation des hommes :

-de nombreuses sources jaillissent au pied du rebord du plateau de la Dombes formée par une épaisse couverture morainique issue des glaciers alpins.

-L’édifice est construit suffisamment haut pour être à l’abri des inondations liées aux caprices de la rivière d’Ain dont le lit, divaguant depuis moins de 15 000 ans, après la fusion du dernier glacier alpin, au milieu des lônes (les bras-morts), est envahi par une végétation adaptée aux fluctuations du niveau de la rivière. Ce sont « les brotteaux » dont le caractère sauvage contribue au charme du village.



-Ce site de contact, au pied de la côtière permet de déployer des activités agricoles complémentaires : pâturages dans les brotteaux, vigne et cultures fruitières sur les pentes ensoleillées, labours et forêts sur les lourdes terres du plateau dombiste.
-A une autre échelle, cette installation correspond à la présence de voies de communication qui, le long de la côte ou dans la vallée ont facilité les échanges entre le carrefour lyonnais et les pays du Nord.

Cette concordance entre les avantages offerts par la nature et les besoins de l’homme s’est cristallisée, peut-être bien avant les romains, autour d’un lieu de culte destiné à célébrer la nature et en même temps à implorer sa clémence.

L’église Saint Martin cristallise les différentes liturgies ancestrales

Depuis sa consécration sous le vocable de saint Martin, l’église, qui n’a jamais été détruite, a accumulé les témoignages des différentes communautés paroissiales et monastiques qui se sont succédées au cours des siècles.

Les colonnes romaines et les vestiges mérovingiens
Avant qu’il soit fait mention du prieuré de Villette, de fortes présomptions existent pour supposer l’existence, sur le site de l’église, d’une occupation humaine et d’un lieu de culte ancien. Ces présomptions s’appuient sur deux sources : la toponymie et l’archéologie :

-Le toponyme de Villette fait penser à la présence d’une villa gallo-romaine peut être attestée par les fûts de colonnes réemployées dans la construction des voutes du chœur roman ?

-La dédicace de l’église à Saint Martin permet d’imaginer, par hypothèse, l’existence d’un lieu de culte ancien que Saint Martin, ou l’un de ses disciples, aurait christianisé au IVème siècle. En effet, Saint-Martin a la réputation de détruire les temples et les idoles, Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages

-L’archéologie, grâce aux travaux effectués par Laurence Hamonnière , permet de corroborer ces hypothèses. Au fond du sondage effectué, des monnaies ont été retrouvées (dont une monnaie gauloise (sequanne)) qui témoignent de l’ancienneté de l’occupation du site. .En dessous des niveaux médiévaux, on retrouve également des éléments d’une construction carolingienne et des sculptures en os datant de l’époque mérovingienne.


Le prieuré roman est mentionné au Xème siècle comme dépendant de l’abbaye de Nantua, appartenant ainsi au grand ensemble clunisien. L’ancienne abside romane date du XIème siècle.

L’église a été agrandie à la fin du moyen âge.
L’abside et les chapelles latérales datent de la période gothique. Elles recèlent, comme de nombreuses églises dombistes, des éléments architecturaux caractéristiques de cette époque : piscines et culots de colonnes sculptés de manière très naïve.









Les trois chapelles nord ont été construites par trois seigneurs de Villette dont on retrouve les blasons et les sépultures.

Le baptistère et celui utilisé pour le signe du répit datent de cette période gothique.

Ce baptistère de forme rectangulaire était utilisé pour la cérémonie du répit qui consistait à guetter un signe de vie sur les enfants mort-nés de manière à pouvoir leur assurer une sépulture chrétienne.

Cette pratique témoigne de l’importance de la mortalité infantile, des disettes et des épidémies endurées par la population au cours des XVIe et XVIIe siècle.





Les XVI et XVIIème siècle sont plutôt des périodes de pauvreté provoquée dans les campagnes par les guerres. Les nobles sont décimés sur les champs de bataille tandis que le peuple est saigné à blanc. Au moment des guerres de succession d’Espagne, les charges sont accablantes. Les impôts augmentent et les intempéries accentuent la détresse de la population. Ainsi l’hiver 1709, particulièrement rigoureux, entraîne la famine et une très grande mortalité. A la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème, le nombre d’habitants a été très fluctuant. Sans doute faut-il voire dans ces fluctuations les effets des guerres et les pillages par les armées stationnées à Villette et mentionnées dans le recensement de Colbert.
Les quelques indications démographiques concernant la commune, très hétérogènes illustrent les variations de la population.
1654 : 500 communiants
1670 : 250 communiants
1709 : 185 feux (5 à 6 personnes par feux)
1720 : 53 feux
1726 : 245 hab.
1763 : 53 feux
1784 : 112 feux
1786 : 650 habitants

Pourtant, en ces temps difficiles, l’église n’est pas abandonnée, les habitants viennent implorer du réconfort auprès de Saint Antoine ou de la piéta comme le montre la présence de ces deux statues en pierre datant de cette époque :  
Saint Antoine de padoue porte « les réponds de Saint Antoine » récités pour implorer la guérison et retrouver la santé.



 

 
 
 
 
 

Le XVIIIème siècle, période de prospérité relative, correspond à un embellissement de l’église comme l’atteste le baptême d’une nouvelle cloche en 1762. Elle avait pour marraine Claudine de Marron de Belvey, veuve d’Antoine Doucet de Saint Bel, seigneur de Gravagneux.

La réforme tridentine a pénétré au fond des campagnes en se manifestant à travers un enseignement plus solide et un renouveau de la spiritualité.
Les transformations de l’église au XVIIIe siècle en font un des rares témoignages de l’art baroque dans le département. La profusion des anges sculptés sur le retable s’inscrit bien dans la contre-réforme




 

 



D’où l’importance, pour la foi, du franchissement de la mort et des intermédiaires, la Vierge et les anges…
Le retable a une fonction liturgique, décoré par des motifs païens, nœuds, fleurs, entrelacs, il a pour objectif de mettre en valeur le tabernacle. La poutre de gloire date de cette époque puisque l’eucharistie vers laquelle converge l’église et l’Eglise ne peut se comprendre sans la traversée de la mort que symbolise cette poutre barrant le chœur.
Le niveau d’instruction des prêtres s’élève ce qui est symbolisé par l’importance donnée au prêche à travers la chaire qui date de cette époque. D’ailleurs le curé de Villette Monnier, a fait ses études à la Sorbonne !!!

La Révolution a laissé des traces

Les péripéties de François Monnier, curé de Villette depuis 1781, ont déjà été évoquées bouton page Scohy à Villette. En 1793 il est obligé de quitter Villette et ne reviendra dans sa paroisse qu’en 1802.

Les blasons ornant les stalles ont été martelés car plusieurs moines devaient appartenir à des familles nobles.


Le clocher a été raccourci et la cloche a servi à fabriquer des canons. Le célèbre Antoine-Louis Albitte(1761-1812), représentant du peuple surnommé « le tigre de l’Ain » a détruit, en 1794, plus de 800 clochers dans le département en quelques mois.

Le XIXe siècle, le temps de la restauration

La désaffection du prieuré et sa transformation en « Biens Nationaux » a permis de modifier profondément l’église. Bouton Scohy à Villette

La piété populaire a resurgi après la Révolution et c’est ainsi que Jean Scohy a pu laisser libre cours à son inspiration religieuse dans l’édifice.

Le XXIe siècle, l’église entre le cultuel et le culturel

D’autres artistes ont pu, plus récemment apporter leur contribution à la décoration de l’édifice ; ainsi Brigitte Balon, villettoise a peint les 15 stations du chemin de croix.

L’église est toujours un lieu de culte même si le domaine culturel tient une grande place avec l’organisation de concerts de telle sorte que, à la suite des moines, les musiciens font vibrer les voûtes romanes.

L’église Saint Martin qui se dresse au cœur de la place du village, cristallise cette liturgie ancestrale pratiquée dans ce lieu de rassemblement villageois, lieu de rendez-vous ou d’abri sous le porche caractéristique des églises romanes de la Dombes. Ce lieu de convivialité, appelé galonnière ou « caquetoire » s’anime au moment de tous les temps forts du village que ce soit pour la fête de la musique, la fête des lumières ou pour des rassemblements plus ecclésiaux : baptêmes, mariages et enterrement célébrés depuis de nombreuses générations par les vieilles familles villettoises.  



L’AREV (Association pour la restauration de l’église de Villette) s’efforce d’assurer la promotion de ce bâtiment chargé d’histoire et, en partenariat avec la Municipalité de Villette, d’encourager sa restauration. (téléchargez le fascicule AREV)
Cliquez ici pour contacter l'AREV



 
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